15 novembre 2025 – Shino Nakamura, aromathérapeute et formatrice au Japon est venue présentée à Dardilly l’aromathérapie japonaise qui cherche à renouer avec la nature tout en préservant la durabilité des forêts. Sa conférence a été applaudie par le public venu en grand nombre assister à une magnifique présentation que Shino a réussi à délivrer en français – qui n’est pas du tout sa langue, tout en transmettant l’essence de sa passion.
Trouver l’harmonie avec la forêt
Shino a partagé le retour de l’appel des Japonais à la nature. Le Japon compte 70 % de forêt contrairement à la moyenne mondiale de 30 %. Ainsi si pendant longtemps, les Japonais ont abandonné les forêts, notamment après la guerre, à présent, les Japonais y reviennent. Notamment par l’aromathérapie avec la distillation des bois fins et branches pour les huiles essentielles. Des pratiques comme le « Shirin Yoku« se sont développées autour des années 80. Il s’agit d’un bain de forêt, pratique japonaise thérapeutique qui consiste à s’immerger dans la nature pour améliorer sa santé et son bien-être. De la même façon le bois des arbres des forêts est utilisé en architecture, notamment dans la création des bains traditionnels pour procurer la détente de l’esprit et du corps. Mais ces pratiques n’étant pas toujours accessibles, voire mêmes onéreuses, les huiles essentielles sont les portes d’accès vers la forêt.
Shino a fait part du défi des Japonais à toutefois trouver l’équilibre entre le retour à l’exploitation des forêts qui étaient abandonnées avec notamment une perte du savoir-faire pour entretenir les forêts et la préservation des milieux naturels.
Des huiles essentielles avec les bienfaits de la forêt
Au Japon, la cure de l’esprit et du corps passe par la nature. Et comme les forêts japonaises ont énormément de Hinoki (cyprès japonais) et Sugi (cèdre japonais), ce sont des huiles essentielles appréciées.
Hinoki
Bois sacré du Japon de la famille des Cupressacées, c’est à partir de son bois que la distillation est faite pour obtenir l’huile essentielle qu’on peut utiliser en bain ou massage. L’huile essentielle de Hinoki améliore la circulation et son effet relaxant est comparable au shirin yoku (bain de forêt).
Sugi
Conifère emblématique au Japon avec des forêts classées à l’UNESCO, le Sugi a son parfum familier frais et légèrement sucré. De la famille des Cupressacées également, l’huile essentielle de Sugi est obtenue à partir des rameaux feuillus. Le Sugi est utilisé au Japon pour son effet apaisant sur l’esprit et lui redonner de l’énergie, pour améliorer la circulation et son action antibactérienne et désodorisant. On retrouve ainsi l’odeur de Sugi dans les placards des maisons japonaises. A noter que l’arbre étant très répandu, il est associé aux allergies (rhume des foins) mais l’huile essentielle ne contient pas de pollen donc pas d’allergie.
Il y a une belle diversité d’huiles essentielles japonaises. L’accent a été mis sur la forêt avec des bois comme le Camphrier, Hoshô, Hiba, Kyomaki, Sapin. Mais il y a aussi des huiles essentielles d’épices (Gingembre, Sanshô), agrumes (Yuzu, Daidai, Konatsu, Shikwasa d’Okinawa) ou encore absolues florales (Osmanthus, Daphné, Gardénia, Lilas), feuilles (Shisô, menthe japonaise Hakka, Alpinia Getto).
Je me suis intéressée à cette conférence organisée par mon ancienne école de formation Ecole Lyonnaise des Plantes Médicinales (ELPM) car elle s’intéresse à l’utilisation de remèdes naturels où la recherche de l’harmonie passe par la tradition et l’avenir durable. La nature est une source naturelle de joie et de bien-être immense. Elle mérite toute notre attention et notre amour et que nous prenions soin d’elle. Car si nous utilisons les plantes dans nos remèdes naturels, nous avons aussi le devoir de protéger la nature.
Shinon Nakamura est est aromathérapeute créatrice de Noe Aroma, auteure de livres sur la phytothérapie et aromathérapie.
