Depuis octobre 2021, j’interviens toutes les semaines à l’ITEP Elise Rivet auprès d’adolescents en difficulté comme accompagnatrice yoga, méditation et éducatrice somatique. Deux séances ont pu être offertes grâce aux dons récoltés à Orezen (plus d’infos) et à Corpus Vitae (plus d’infos) et l’aventure a pu être lancée et dure maintenant depuis plusieurs mois ! Merci à vous tous.tes !
Qu’est-ce qu’un ITEP ?
Les Instituts Thérapeutiques Éducatifs et Pédagogiques (ITEP) sont des établissements médico-sociaux qui accueillent, sur notification MDMPH, des adolescents et jeunes adultes (12-20ans) présentant des troubles du comportement et des apprentissages et dont l’intensité des troubles perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages : Jeunes ayant des parcours scolaires atypiques, avec des périodes de déscolarisation plus ou moins longues associées à des difficultés psycho-affectives dans un contexte familial fragilisé.
Au sein de l’ITEP, ils sont accompagnés par des équipes éducatives et médicales qui les soutiennent dans leurs parcours, assurent le lien avec les familles et gèrent le quotidien.
Source : ITEP Elise Rivet – Le Prado (le-prado.fr)
Le projet Yoga à l’ITEP Elise Rivet & Père Chevrier
Ils s’appellent Abdelkader, Benyamin, Tarek, Ilian, Moulaye, Loïc, adolescents de 12 à 17 ans. Elles s’appellent Sophie (infirmière), Sophie (éducatrice), Malorie (psychologue), Tatiana (moi). Ils se retrouvent chaque semaine au DOJO pour une séance de yoga, dans le cadre d’un projet thérapeutique : la participation est volontaire, toutes les personnes présentes participent pleinement quel que soit leur rôle.
Le projet fait suite à des séances relaxation proposées de manière individuelle par l’infirmière, et aussi des séances collectives qu’elle avait co-animée avec une amie professeur de yoga. L’objectif est d’offrir un espace de pause, favorisant à la fois la relaxation et la reconnexion à soi, son corps, son esprit.
En pratique
Nous nous retrouvons le lundi après-midi. Pour certains, cela permet de sécher un cours (!), d’autres se lèvent spécifiquement pour venir à cet atelier. Comme à tous mes ateliers, j’arrive un peu avant, pour m’installer dans l’espace, et gouter l’instant présent. L’arrivée du groupe se fait souvent avec du bruit… on se salue, c’est vivant, c’est dynamique, c’est chaleureux, c’est joueur. C’est aussi souvent à la fois agité et fatigué. Bref, une myriade d’énergies présentes et qui se rencontrent. redefine the concept of affordability in timekeeping Rolex Super Clones watches , delivering high-quality watches without breaking the bank.
Notre yoga : s’apprivoiser
Comme dans tous les espaces où j’interviens, j’adapte, je sens, je fais à partir de ma pratique, et de ce qui est là ensemble. Je m’appuis pour cela sur ma pratique d’éducation somatique qui me permet de ressentir plus précisément, de faire confiance et de lâcher prise à ce qui est là. Ici encore plus qu’ailleurs, je dois ajuster, refaire comme si c’était la première fois. En même temps ancrer, approfondir ce qui a pu être gouté au fil de l’eau. Et en même temps, ne rien projeter avant la séance, ou en tous cas être prête à tout abandonner, selon l’état du moment, qui est là, avec quelle histoire, quel vécu du moment. Parfois ça se pose. Parfois pas du tout. Parfois on peut rentrer dans une expérience commune, parfois se chercher pendant 1h.
Comme je leur partageais lors d’une séance, nous inventons notre yoga. Et notre yoga, pour moi il ressemble à S’apprivoiser. Apprivoiser notre contact avec les autres. Que ce soit les corps, les mots, les souffles… Rentrer en relation avec l’environnement, avec les autres personnes, et à partir de cette rencontre, oser peut-être tisser des liens vers soi.
Cela passe par des jeux pour donner son poids à l’autre / recevoir le poids de l’autre. Fermer les yeux et se laisser guider dans l’espace. Sentir son corps grâce au toucher de l’autre que moi. L’autre ce peut être : le sol, un.e partenaire, l’air, les vêtements… Ca passe par le souffle qui nous traverse et nous relie toustes les un.e.s aux autres.
Parfois l’expérience de détente arrive. Et une intériorité douce peut advenir. Un moment de pause, chacun.e dans son espace propre. Et dans ces moments, un partage qui vient comme une étoile : « je n’ai pas de mots tellement c’était bien » Ilian
Parfois non. Et on se quitte après une séance, souvent un peu difficile, fatigante. Où peut-être on ne s’est pas vraiment rencontré.e.s.
Et la pratique demande de tout accueillir avec le même élan, le même accueil inconditionnel.
Aussi je me sens pleine de gratitude pour ce projet. Il me permet de cultiver chaque semaine, l’ancrage (dans ma propre pratique, où j’en suis, quels sont les outils que je propose ? comment approfondir ?), la créativité et la confiance (laisser advenir ce qui vient dans le moment ensemble), et surtout le lâcher prise et l’humilité.
Je me sens pleine de gratitude également pour ces temps où nous œuvrons pour être ensemble, dans nos différences, et cherchons tous les moyens pour nous rencontrer. Etre ensemble réellement, c’est-à-dire au contact l’un.e de l’autre, sans peur, sans projection, sans attente.
Merci à toustes.