La pratique de pleine conscience

Avant de parler de pratique, qu’entendons-nous par “pleine conscience”?La pleine conscience est-elle une conscience pleine ? S’agit-il d’encombrer la conscience, de développer une conscience pleine… à craquer?
De quelle plénitude parlons-nous ? Et de quelle conscience?

Essentiellement, la plénitude d’être. Être présent, au présent. S’offrir, offrir le présent de présence au présent. Quant à la conscience, on peut la comprendre comme étant le rayonnement de cette présence. Une présence d’essence manifeste à travers l’expérience des sens. Le basculement suggéré ici est celui d’une “conscience de (quelque chose)” vers une simple conscience d’essence. Conscience d’essence, conscience d’être, présence d’être, simple parce que libre de déterminations et libre de discriminations. Une conscience unie, incorporée, une présence pleine parce que tout-intégrante et tout-intégrante parce que spacieuse, courageusement accueillante en sa réceptivité sensible et bienveillante.

La pratique est celle du yoga. Le yoga c’est l’union. Spiritualiser le corps en incorporant l’esprit, l’esprit-souffle délié dans sa dynamique vitale, libre des saisies qui l’entravent habituellement. Le laisser-aller dans la saisie n’est pas un laisser-être libre de saisie. Mais le refus de saisie exprime la saisie d’un refus, ce n’est pas l’expression de la liberté non plus. La liberté est dans le choix de saisir ou non. Or, ce choix est pleinement manifesté depuis l’état de non-saisie.

Qu’est-ce que la saisie ? Fondamentalement, c’est la conscience divisée en la polarité sujet/objet. C’est la conscience-sujet de quelque chose-objet. Cette propension dualiste s’alimente de la solidification des passions que sont la convoitise, le rejet et l’opacité dans leurs nombreuses déclinaisons selon la variété de leurs combinaisons.

Le remède à la saisie ? La dessaisie. Comment? Ne rien faire, ne pas saisir. Inutile de lutter contre la saisie, il suffit de s’abstenir et laisser décanter, se laisser décanter. On ne crée pas le calme, le calme est toujours là, déjà là et se découvre dans l’absence d’agitation. On ne fait pas silence, le silence s’entend lorsque cesse le bruit. Rester tranquille c’est comme cesser d’agiter une bouteille remplie d’eau boueuse, la poser afin de laisser au repos la boue se déposer. Laisser décanter. Émerge alors la possibilité de voir profondément, clairement au travers de l’eau ainsi clarifiée, ce qu’on appelle la vision profonde. Rester relaxé-e dans le rayonnement de cette
ouverture sensible c’est permettre le déploiement manifeste des trois dimensions éveillées, le triple corps d’éveil : Ouverture, Lucidité, Empathie. Se laisser pulser au cœur de cette respiration vitale: accueillir inspirant ce qui se présente puis offrir expirant la présence rayonnée, c’est
chevaucher le souffle de libération.

Olivier Hernandez

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