« La méditation est l’entraînement dans lequel on peut se transformer. » – Lama Denys. Au milieu des crises que nous vivons en tant qu’humains, nous nous sommes créés un monde qui n’est pas le monde tel qu’il est réellement. Déconnectés de la nature, nous avons tendance à penser et faire plutôt que de vivre. En pratiquant la méditation pleine présence, chacun est invité à observer avec tous ses sens et à élargir cette pratique hors du coussin : dans sa vie quotidienne.
L’art de la présence
La « Pleine présence » ou mindfulness en anglais exprime une qualité d’attention ouverte à l’instant présent, dans une expérience sensorielle globale, plutôt qu’intellectuelle. On trouve la source de l’enseignement de la méditation pleine présence dans la tradition bouddhiste mais on lui confère la qualité d’être atemporelle. Le fait d’être attentif, ouvert et empathique envers soi et le monde qui nous entoure, les hommes en tous les temps ont pu pratiquer cela. Surtout, l’art de la présence invite à ressentir et à respirer plutôt que penser pour se reconnecter à soi-même et à la nature.
L’art de la présence commence par la prise de conscience de sa posture, l’installation dans le souffle et la coordination de l’esprit et du corps tout au long de l’expérience. Cela semble simple et naturel. Pourtant, nous les humains, nous nous sommes enfermés dans un monde de représentations qui nous déconnectent du reste de l’univers. Nous donnons des étiquettes à tout et objetisons tout – même la planète que nous voyons comme ressources – ce qui nous détourne facilement de l’expérience pleine de ce qui se présente à nous.
Combien d’entre-nous sommes entrain de manger tout aillant mille pensées qui surgissent ? Comme l’a indiqué Annie, disciple de Denys Rinpoché, qui est venue partager avec nous la pratique de la méditation pleine présence le 3 décembre dernier accompagnée de Carine, « l’humain est en réalité monotâche ». En tous les cas, il est possible de faire une multitude de choses mais plus difficile d’être alors véritablement conscient de ses pensées, émotions et sensations.
Pour pratiquer dans son quotidien
La méditation pleine présence se pratique les yeux ouverts. Les habitués de la méditation les yeux fermés sont toujours étonnés la première fois. La raison est que c’est un entraînement pour être conscient de tout autant que possible. Pour démarrer, voici quelques conseils :
- Pratiquer en étant guidé. Cela peut être dans un centre de méditation, une école de yoga, un pratiquant, un livre… Par exemple avec le Sangha Loka de Lyon avec son programme Open Mindfulness Training (OMT) ou Orezen pour être guidé et avoir les bases au début de la pratique afin de pouvoir pratiquer dans son quotidien.
- Pratiquer la méditation pleine présence chez soi ou dans un environnement calme sur un coussin de méditation ou une chaise, l’important étant d’être confortable. En fonction du temps que vous avez, vous pouvez commencer par 10 minutes puis augmenter petit à petit. Rien de tel que de commencer la journée l’esprit calme par une méditation.
- Au travail, appliquer les principes de la pleine présence dans chacun de ses actes autant que possible. Par exemple, lorsqu’on est assis sur une chaise de bureau et que l’on tape au clavier car ces gestes sont devenus automatiques.
- A la maison, appliquer le mindfulness dans sa cuisine. Etre en train de cuisiner c’est apprendre à être mentalement et physiquement dans l’acte.
- Combiner l’activité physique à la méditation. Il y a la pratique des postures dites asanas bien sûr mais quelqu’un qui court peut également courir en portant son attention sur son souffle, puis courir et déplacer son attention sur la sensation dans ses jambes, courir et observer ses épaules et ainsi de suite.
- Ou encore dans sa relation avec les autres. Nous aimons être pris dans les bras de quelqu’un que nous aimons. Mais faire l’expérience c’est aussi prendre ce temps de ressentir les sensations et émotions de cet instant.
La méditation nous invite à nous transformer. Se transformer soi-même mais aussi transformer sa vision face aux situations de la vie, sa relation au monde et sa relation aux autres. Il y a toujours des barrières dans la pratique mais comme tout, cela demande de la patience et de la rigueur.